Des adolescents réunis autour de leurs parents pour discuter de la sexualité. L’expérience a été testée dans la Commune de Barsalogho, province du Sanmentenga, dans le cadre du Projet pilote « Pères Burkinbila » par le consortium Initiative Privée et Communautaire pour la santé et la riposte au VIH/Sida au Burkina, Save the Children International (SCI) et Association Zood-Nooma pour le Développement (AZND). Trois mois de mise en œuvre ont suffi à produire des résultats au-delà des attentes.
Le Projet « Accompagnement des adolescents par les pères Burkinbila pour une gestion responsable de leur sexualité » est le fruit de la mise en œuvre du Programme « Translating Effective Practices from Research, Marketing, and Design (TRANSFORM / PHARE) ». Ce programme, financé par US AID et exécuté par Population Service International (PSI), met un point d’honneur à concevoir des stratégies innovantes de communication pour le changement social et comportemental
(CCSC). C’est ainsi qu’au détour d’un de ses ateliers de formation, les participants de l’Initiative Privée et Communautaire pour la santé et la riposte au VIH/Sida, de Save the Children et de l’Association Zood-Nooma pour le développement ont proposé un projet qui utiliserait les pères pour parler de santé sexuelle et reproductive aux adolescents. Le constat étant fait que l’éducation sexuelle est en général l’affaire des mères.
Le projet a été jugé innovant et a reçu un financement de US AID pour une période pilote de trois mois. C’est ainsi qu’est né le projet « Pères Burkinbila ». Pour sa mise en œuvre, 108 pères ont été recrutés, formés, organisés en clubs et dotés d’outils de communication, notamment des boîtes à images. Les activités menées sur le terrain ont consisté en des causeries avec les adolescents dans les concessions. Pour assurer un niveau de réalisation optimal des activités, des animateurs ont été recrutés pour assurer le suivi auprès des pères Burkinbila.
Après trois mois de mise en œuvre, le projet a produit des effets. Il s’agit d’abord d’un changement de mentalité. « Avant le projet, quand on te voyait dans le village discuter avec tes enfants, surtout sur des questions aussi taboues que celle de la sexualité, on te traitait de vaurien ou de chef de famille sans autorité » dixit le Saanba Naaba, chef traditionnel de Tamasgo.
Et le pasteur du village de renchérir « face aux multiples grossesses non désirées et surtout les railleries que subissaient les filles mères, j’ai toujours voulu évoquer cette question dans mon église. Seulement, je n’ai jamais su comment et par quel bout prendre le sujet sans être traité de pasteur « dépravé ». Pourtant, pendant mes études de pasteur, j’ai été formé pour aborder cette question de santé sexuelle et de la reproduction ». Les causeries entre pères et enfants ont ainsi permis de rompre le silence et les barrières sur la sexualité. L’étude de capitalisation du projet a, en effet, révélé que plus de 90% des adolescents enquêtés parlent avec leurs pères, puis leurs sœurs sur la santé sexuelle et reproductive. De plus, plus 80% des adolescents discuteraient des méthodes de contraception avec leurs petites amies. Toutefois, note l’étude, l’utilisation des contraceptifs reste mitigée car moins de la moitié des jeunes interrogés dans le cadre d’un sondage avoue utiliser régulièrement activités, des animateurs ont été recrutés pour assurer le suivi auprès des pères Burkinbila.
Après trois mois de mise en œuvre, le projet a produit des effets. Il s’agit d’abord d’un changement de mentalité. « Avant le projet, quand on te voyait dans le village discuter avec tes enfants, surtout sur des questions aussi taboues que celle de la sexualité, on te traitait de vaurien ou de chef de famille sans autorité » dixit le Saanba Naaba, chef traditionnel de Tamasgo. Et le pasteur du village de renchérir « face aux multiples grossesses non désirées et surtout les railleries que subissaient les filles mères, j’ai toujours voulu évoquer cette question dans mon église. Seulement, je n’ai jamais su comment et par quel bout prendre le sujet sans être traité de pasteur « dépravé ». Pourtant, pendant mes études de pasteur, j’ai été formé pour aborder cette question de santé sexuelle et de la reproduction ».
Les causeries entre pères et enfants ont ainsi permis de rompre le silence et les barrières sur la sexualité. L’étude de capitalisation du projet a, en effet, révélé que plus de 90% des adolescents enquêtés parlent avec leurs pères, puis leurs sœurs sur la santé sexuelle et reproductive. De plus, plus 80% des adolescents discuteraient des méthodes de contraception avec leurs petites amies. Toutefois, note l’étude, l’utilisation des contraceptifs reste mitigée car moins de la moitié des jeunes interrogés dans le cadre d’un sondage avoue utiliser régulièrement des préservatifs lors des rapports sexuels. Les résultats obtenus par le projet sont le fait de la pertinence des thématiques dans la zone de mise en œuvre, à savoir, la santé sexuelle et reproductive, les boîtes à images qui ont facilité les échanges, l’implication des leaders d’opinion (pasteur, chef traditionnel, catéchiste, l’Imam, etc.), la gestion adaptative du projet, etc. Quelques difficultés ont cependant émaillé la mise en œuvre du projet. C’est tout d’abord la durée du projet assez courte (3 mois), le décès d’un père Burkinbila au cours de la mise en œuvre du projet et la non implication des femmes et des filles.